Aujourd’hui, il est possible de valoriser sa plateforme digitale grâce à la monétisation des plateformes numériques. Monétiser désigne toutes les actions qui permettent de valoriser financièrement une audience. Ou les données générées par elle.
Plus concrètement, c’est le fait de transformer votre audience en revenus. Monétiser votre plateforme nécessite donc de gagner de l’argent par ce biais.
Chaque modèle de monétisation va engendrer des particularités réglementaires pour votre plateforme. Il est important de vous renseigner au préalable afin de trouver celui qui vous correspondra le mieux.
#1. Monétisation des plateformes numériques : commission sur chaque transaction.
Dans le cas d’une commission sur transaction, la plateforme numérique joue le rôle d’intermédiaire entre vendeur et acheteur.
Ainsi, la plateforme facture une commission pour chaque vente effectuée entre vendeur et acheteur.
Ce modèle de monétisation est très répandu et se retrouve chez la plupart des plateformes connues. On peut citer par exemple des service à la demande ou de marketplace. Comme Uber ou Amazon. Mais aussi de réseaux d’interaction comme Paypal qui prend une commission sur le prix payé.
Les conditions générales qui détermine ce mode de paiement de la plateforme doivent être claires. Elles doivent fixer notamment le pourcentage de la commission. L’opérateur de la plateforme devra fournir une facture du montant de la commission déduite de la transaction principale entre l’offreur et le demandeur.
Néanmoins, il faut faire attention aux professions réglementées. Ainsi, il n’est pas permis, par exemple, aux avocats de payer une commission calculée sur la base de leurs honoraires. Ce n’est donc pas un système de monétisation possible pour un site de mise en relation des avocats avec leurs clients.
#2. Facturation par abonnement périodique.
Un autre modèle de monétisation des plateformes numériques consiste à facturer un montant forfaitaire périodique.
Cette somme est alors prélevée sur une durée limitée qui peut se renouveler par tacite reconduction.
Dans ce cas, une des parties (offreur ou acheteur) paie un abonnement pour avoir accès à des services ou à du contenu exclusif par exemple.
Il est alors primordial que les Conditions Générales de la plateforme précisent au client comment résilier l’abonnement.
En cas de tacite reconduction, il faudra également rappeler au client, dans un délai de 1 à 3 mois avant la date du renouvellement, la possibilité et les modalités pour ne pas reconduire son contrat. Ce rappel devra être fait par courrier postal ou par e-mail en faisant apparaître dans un « encadré apparent » la date d’échéance.
À défaut de respecter cette règle, le consommateur pourra demander unilatéralement la résiliation de son abonnement à tout moment.
#3. Modèle Freemium d’offres d’appel gratuites
Connaissez-vous ce terme « freemium » ? Dans ce concept, la plateforme propose des services ou des produits gratuits pour inciter les utilisateurs à investir dans un service payant, qui sera alors plus complet.
L’exemple de Spotify qui l’annonce directement est très parlant: « Toute la musique qu’il vous faut est sur Spotify. Des millions de titres et de podcasts. Aucune carte de crédit nécessaire ».
Ainsi, la version gratuite donne un accès limité au streaming (diffusion en continu d’un flux audio) :
- impossible de choisir un morceau dans une playlist
- Interdiction de zapper de morceau plus de 6 fois à la suite pour accéder à celui qu’on veut écouter.
- Présence de publicités intempestives.
Ou encore, vous avez accès à 30 secondes d’une chanson sur Shazam et si vous voulez l’écouter en entier vous devez télécharger Apple Music.
Pour avoir une expérience complète (écoute des titres de votre choix quand vous le voulez, musique sans publicité, ou encore écoute sans connexion et du zapping illimité), il faut souscrire à un abonnement premium.
Mais ce modèle est parfois mixée avec le système d’abonnement avec un accès gratuit donnant des fonctionnalités limitées et un espace payant pour des fonctionnalités plus complètes.
Encore une fois, les modalités payantes doivent apparaître clairement dans les Conditions Générales de Vente ou d’Abonnement. La réglementation sur les droits d’auteur s’applique à la capacité des plateformes de streaming à obtenir des utilisateurs payants pour rémunérer les artistes et les auteurs.
#4. La publicité contextuelle
Dans le cas de la publicité, la plateforme insère sur son espace des annonces publicitaires. Il peut s’agir d’un texte, ou d’une bannière rémunérée aux mille impressions ou au nombre de clic.
Ce type de monétisation des plateformes numériques représente 20 % des revenus totaux d’un site web. Même si elle n’est pas la seule possibilité, elle reste une part importante pour gagner de l’argent grâce à une plateforme digitale.
Elle n’est pas le seul moyen de monétiser utilisé, car environ 36 % des internautes français utilisent un bloqueur de publicité. Et donc, ils ne sont pas monétisables par ce moyen. De plus, les coûts pour mille impressions sont très faibles.
Outre les Conditions Générales du Service payant d’insertion d’annonces publicitaires impliquant une sortie de la plateforme vers le contenu de l’annonceur, il faut faire attention aux règles de la publicité selon le type d’annonceurs visés.
Par exemple, insérer une publicité qui crée dans l’esprit des visiteurs une association entre un médecin et une marque de médicaments est interdit dans cette profession.
#5. Monétisation des données.
Comme vous le savez, chaque site récupère certaines données personnelles de ses clients lorsque celui-ci effectue un achat ou s’inscrit à une Newsletter par exemple. Dans le cadre des plateformes, les interactions des utilisateurs génèrent des données qui peuvent devenir une source indirecte de monétisation.
La monétisation des données pour une plateforme consiste à générer des revenus grâce au volume de données lié au nombre d’acteurs qui interagissent entre eux et avec l’opérateur de la plateforme. Qu’elles soient exploitées en interne ou en les revendant en externe.
C’est ce modèle qui explique l’expression « si c’est gratuit, c’est vous le produit ».
C’est le cas lorsque les données servent de source principale de revenus qui proviennent essentiellement de l’échange ou de la vente de ces données, utilisées pour le ciblage publicitaire par exemple.
Dans ce type de monétisation, les conditions d’utilisation doivent être claires notamment sur la question des interactions. Le droit européen reconnaît le paiement en données. Néanmoins, il faut appliquer les règles de transparence du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) sur le partage et la monétisation des données avec des tiers.
La monétisation des plateformes numériques.
Dans ce premier article, nous avons choisi de vous présenter cinq modèles de monétisation des plateformes numériques possibles. Il en existe d’autres que nous vous présenterons dans un second article très bientôt.
On peut notamment penser aux frais de listing, de mise en relation, de visibilité, aux services complémentaires de l’opérateur de la plateforme, ou au au prix des biens et services concurrents, mais aussi aux Web Push Notifications, à l’affiliation, aux liens sponsorisés, aux dons, etc…
Globalement, il existe de nombreux outils mis à la disposition des plateformes numériques pour engendrer de la monétisation.
En plus de veiller à proposer une prestation de qualité et cohérente, le site se doit de se renseigner sur les obligations légales avant de choisir son modèle de monétisation.
Et vous, quel type de monétisation utilisez-vous sur votre plateforme en ligne ? Avez-vous pensé à vérifier le cadre juridique lié à ce choix ?
Si vous souhaitez faire un point sur votre projet de monétisation de votre plateforme, nous vous invitons à nous contacter par téléphone +33 767275866 ou par mail support@mmt-avocats.fr. Ou encore à réserver votre brainstorm stratégique.